Comme beaucoup de nos compatriotes guinéens, j’ai soutenu avec beaucoup d’enthousiasme et d’espoir le coup d’Etat du 05 Septembre 2021.
Ce brusque changement de régime qui a donné une lueur d’espoir aux guinéens, paraît aujourd’hui se muer en inquiétudes, aux regards des actions politiques posées par le CNRD.
Comme je l’ai pourtant partagé dans une tribune le 04 août 2022, la réussite de la transition doit être le sacerdoce ultime du CNRD.
En effet, le CNRD en tant qu’organe principal de définition et d’orientation stratégique de la politique économique, sociale, culturelle et de développement du pays, est-il désormais dans une perspective de respecter les engagements de prise de pouvoir ou devons-nous désormais nous attendre à une confiscation pure et dure du pouvoir ?
En effet, sur le plan technique tout porte à croire que l’engagement fait par le président de la transition de quitter le pouvoir à l’issue de la transition en fin d’année 2024 ne sera pas respecter, puisque les préalables devant être fait pour aboutir à l’organisation des élections reste inachevé.
Les opérations de recensement de la population ne sont pas encore programmées et les modalités du referendum constitutionnel en vue restent inconnues par nos compatriotes interpellées et poursuivies ne sont pas encore situées sur leur sort, la lenteur dans l’exécution et le traitement de certains dossiers fait penser à des visés purement politiques.
Si j’ai toujours dénoncé l’Etat d’effondrement de notre pays depuis mon engagement politique en accusant directement l’Élite qui a eu le privilège de conduire la destinée de notre pays, les dirigeants actuels se sont malheureusement inscrits dans la même logique, vivre dans l’ostentation alors que la populace végète dans une précarité profonde.
La volonté non assumée du CNRD a confisqué le pouvoir ne peut qu’exacerber les tensions et plongé notre pays dans une crise multiforme dans laquelle le pays n’en sortira pas gagnant. Le discours du président de la transition et les raisons de la prise du pouvoir par le CNRD ne saurait être légitime qu’en respectant la parole et les promesses tenues envers nos concitoyens. Vouloir se renier et rompre le pacte avec son peuple serait une approche fâcheuse. Notre pays a besoin de stabilité et un développement sérieux, il faut que chaque entité qui constitue notre Etat joue pleinement son rôle, nos forces de défense et de sécurité doivent rester dans son rôle de défense de l’intégrité territorial et non trouver des voies et moyens pour s’ingérer dans la vie politique.
Forces est aussi de reconnaître que beaucoup de leaders politiques ont déçus et continuent de décevoir les guinéens en cette période si sensible de la transition. Le peuple ne peut comprendre l’attitude d’un leader politique qui aurait applaudi et salué l’avènement du CNRD, et par la suite refusé de dialoguer avec lui pour des raisons personnellement égoïstes. Ce comportement et beaucoup d’autres m’amènent à me demander si le retard actuel constaté de la transition est imputable uniquement au CNRD? Les leaders politiques, représentatifs, aujourd’hui résignés ou en cavale ne sont-ils pas responsables de ce retard au même titre que les autorités militaires ?
C’est pourquoi au sein de l’UPAG ,les patriotes, nous avons opté pour l’émergence d’une nouvelle dynamique politique qui se démarque de la pourriture politique politicienne à laquelle le guinéen n’inspire plus confiance.
MAMADOU BASSIROU DIALLO
chargé de la communication de l’organe provisoire de direction de l’UPAG les patriotes