Avis d’appels d’Offres pour la construction d’une Raffinerie d’Or en Guinée : Une Occasion qu’on fait rater à l’ANAIM, la SOGUIPAMI, le FIM et les Champions Nationaux ?

 Le Ministre des Mines et de la Géologie a lancé, ce jeudi 20 juillet 2023, un avis d’appel d’offres international pour la construction d’une raffinerie d’Or à Conakry  avec un Centre d’achat et un une fonderie à Kankan.

Cet acte intervient après l’ouverture, en janvier 2023, de la procédure d’appel d’offres à cet effet par décret du chef de l’Etat Colonel Mamady DOUMBOUYA.

Certes, cela prouve la volonté des autorités de la Transition, d’aller vers la transformation locale des produits miniers du pays.

Mais, sauf que, les termes employés dans  cet avis d’offres signé par Moussa MAGASSOUBA, prêtent double interprétations, selon le constat. D’aucuns estiment que le délai de 26 jours fixé pour recevoir les candidatures et l’ouverture à l’international de cet Avis d’Appel d’offres, s’écartent de l’ambition de nombreux guinéens qui désirent de voir, désormais la création des industries minières  exclusivement nationales, après plus de soixante ans d’indépendance du pays.

Pour cette tranche d’observateurs, depuis les années 70, la Guinée exploite ses mines. Aujourd’hui, L’Etat guinéen devrait être en mesure de réaliser cette première raffinerie d’or avec le financement des capitaux nationaux. Rien qu’avec les régies de l’Etat qui gèrent des redevances minières, telles que : l’Agence Nationale d’Aménagement des Infrastructures Minières (ANAIM), la Société Guinéenne des Patrimoines Miniers (SOGUIPAMI) et le Fonds d’Investissement Minier(FIM) pourraient bien se mettre ensemble pour financer ce projet. Voire même, le réserver aux capitaux privés guinéens.

Mais avec le contenu de cet avis d’appel d’offres élargi à l’international, tout porte à croire, que l’occasion est encore manqué pour créer les champions locaux guinéens. Parce que le délai de candidature a été raccourci  au lieu de 45 jours prévus dans le code des Marches Publics. Ce qui est très peu rassurent auprès des entrepreneurs miniers guinéens de pouvoir postuler le temps. Surtout avec le coût d’obtention du dossier  de cet appel d’Offres qui s’élève à 30.000 dollars US, avec une garantie bancaire de 500.000 mille dollars US.

Sinon cette raffinerie d’une capacité d’au moins  250 tonnes extensibles à 500 tonnes par an, la Guinée ne doit pas être incapable de financer cela.

Certains analystes vont jusqu’à s’interroger d’ailleurs, si ce n’est pas un marché obtenu d’avance par une société parrainée par de hauts commis de l’Etat guinéen ?

Par contre, d’autres balaient d’un revers de main toutes ces remarques précédentes. D’après eux, c’est normal d’étendre cet Avis d’Appel d’offres à l’international. La Guinée n’a encore aucune expérience en gestion d’une raffinerie d’Or. Le risque est donc très élevé si l’Etat se hasarde à s’engager seul dans un tel financement. D’ailleurs dans ces derniers temps, le pays s’est toujours illustré en mauvais élève  dans la gestion des sociétés d’Etat. Toutes les entreprises qui ont été mises en place  par le gouvernement Guinéen ont fini par disparaître. Ce sont les cas de la Société de téléphonie guinéenne(SOTELGUI), de la Société des Transports de Guinée(SOTRAGUI), pour ne citer que celles-là. Et les entités de l’Etat sur lesquelles certains veulent compter pour réaliser cette raffinerie d’Or, n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs primaires. Il serait donc catastrophique de leur confier d’autres charges. Le FIM qui végète dans son rôle primordial de financement des recherches géologiques ; la SOGUIPAMI qui est incapable de développer un seul permis, ne pourront pas honorer la Guinée, si toutes fois, la construction et la gestion de cette raffinerie d’or leur sont confiées.

En dépit de toutes ses contradictions, ce qui rassure dans ce dossier, c’est l’autorité contractante de ce projet au nom de l’Etat. A l’occurrence le Bureau National d’Expertise de Diamants, Or et autres matières précieuses(BNE).Il serait important de suivre les orientations du Directeur Général de ce Bureau, Ibrahima Sory CONTE. Il a la maîtrise  de toutes les chaînes de valorisations des matières précieuses et son patriotisme n’est pas à douter.

Affaire à suivre !

 

 

Toumany CAMARA

Tél : 623-63-33-54

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