Dans un courrier datant du 26 juillet 2022 à la haut commissaire des nations unies de l’homme et la procureure de la cour pénale internationale ,les avocats William BOURDON et Vincent BRENGARTH tentent d’expliquer les multiples violations des droits de l’homme depuis la prise du pouvoir par l’armée guinéenne.
“Nous avons l’honneur de vous écrire en qualité de Conseils du FRONT NATIONAL DE DEFENSE DE LA CONSTITUTION (& FNDC »), mouvement citoyen créé le 3 avril 2019 et réunissant les principaux partis d’opposition, des organisations de la société civile et des syndicats, afin de partager avec vous nos préoccupations ” indiquent les avocats français du FNDC à travers ce courrier .
Selon eux les éléments que disposent les leaders de la société civile qui prônent le respect des libertés individuelles prouvent à suffisance la situation alarmante dans laquelle se trouve la Guinée .
“A travers les éléments que nous communique le FNDC, nous observons une constante dégradation de l’état des droits fondamentaux en Guinée, dont la liberté d’expression. Le retard mis par la junte militaire à permettre une véritable transition démocratique s’accompagne d’un durcissement autoritaire qui contraste avec les annonces qui avaient été formulées “, mentionne le collectif d’avocat.
Plus loin les avocats ajoutent :”Le 1 octobre 2021, Monsieur le colonel Mamady Doumbouya avait en effet prêté serment comme Président de la transition, en jurant notamment de consolider les acquis démocratiques, de garantir l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national tout en s’engageant au respect par la Guinée de ses engagements nationaux et internationaux “, ont-ils martelé .
Selon les avocats , la junte a maintenu l’interdiction de manifester, en dépit de la demande de levée immédiate de l’interdiction des manifestations édictée par l’ONU². Dans le prolongement de cette interdiction, le Procureur Général près la cour d’appel de Conakry avait menacé de poursuites << en cas de commission de faits répréhensibles de manifestations illicites, de participation délictueuse à une manifestation ou à une réunion publique »
“A l’envers des engagements de la junte, la situation se dégrade. Pourtant, le FNDC n’a eu de cesse d’adopter une démarche constructive avec les autorités temporairement au pouvoir pour aider à la transition démocratique. Ils ont également placé leur confiance dans le système judiciaire pour voir juger les exactions commises par le régime d’Alpha Condé.Pire, les menaces de poursuites précédemment mentionnées ont été mises à exécution ” ont-ils précisé dans le courrier adressé la procureure de la cour pénale internationale et la haut commissaire des nations unies aux droits de l’homme.
Désormais, les regards sont tournés vers ces institutions et leurs réponses attendues pourraient par l’opinion publique guinéenne mais aussi mondiale.