La vie de tous les jours est pleine d’enseignements que les hommes refusent souvent de considérer, quand ils parviennent à une certaine condition sociale. Le monde est en constant changement, caractérisé par un dualisme qui voit l’alternance du jour et de la nuit, de la vie et de la mort. Cette alternance se manifeste aussi dans la vie sociale, où les hommes sont en perpétuel devenir. Cette dualité se caractérise aussi par la succession des jours, des mois et des années, entrainant le changement des conditions de vie et de statut des hommes.
L’histoire de la Guinée est une constellation de faits sociopolitiques qui sont de véritables enseignements. Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, les hommes s’accrochent souvent aux artifices et rechignent la réalité. Chaque jour qui passe, chaque événement qui se produit sont des leçons que seuls les sages et les hommes avertis savent en tirer profit. Un chansonnier du Konia a dit : « le monde est un village incertain fait de fluctuations, rien n’est éternel sauf l’omniprésence de Dieu ». De puissants hommes ont existé et disparus, de riches hommes sont devenus indigents, des forts sont devenus faibles.
Le procès du 28 septembre 2009 en est une parfaite illustration. Qui pouvait croire que Moussa Dadis Camara devant lequel les diplomates et hauts cadres se confondaient, serait un jour dans le box des accusés ? Le tout-puissant ministre de la sécurité présidentielle, Claude Pivi, le redoutable Moussa Tiégboro sont aujourd’hui rattrapés par leur passé. Tout cela n’est qu’un enseignement que la cécité morale et intellectuelle des hommes d’aujourd’hui empêche de voir. On a l’impression que l’humain est maintenant caractérisé par une étroitesse d’esprit, qui obstrue toutes ses facultés d’analyse et de discernement.
Quand on est fort, quand on est rassasié, quand on est en bonne santé, il faut penser aussi au contraire car, rien n’est éternel en ce bas monde. Le PDG, le CMRN, le CNDD, le RPG ont existé et ils étaient très forts que sont-ils devenus aujourd’hui ? C’est dire que le CNRD qui comprend des hommes qui se croient aujourd’hui intouchables, qui impriment aux autres toutes formes d’exactions, d’arbitraires auront à rendre compte un jour devant l’histoire car, aucune force n’est permanente.
Les nouvelles autorités guinéennes doivent tirer les leçons du passé pour éviter de tomber dans le piège souvent tendu par la boulimie du pouvoir. Elles viennent d’ensemencer la graine de la haine et du mépris à travers une prétendue lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics. Les présumés coupables ne sont jusqu’à présent pas situés sur leur sort et sur les motifs de leur incarcération. Si ce n’est pas une chasse à l’homme, nous sommes alors en face, d’une chasse de tous ceux qui ont une capacité politique ou économique pouvant nuire aux ambitions du CNRD.
La création de la CRIEF a été saluée par tous mais, la façon de la conduire n’est pas orthodoxe. Il fallait tout faire prouver la culpabilité des présumés coupables, que de les mettre injustement au gnouf et être dans l’incapacité absolue d’en donner des preuves tangibles. Est-ce là la boussole du CNRD ? L’obstination du super procureur Ali Touré à vouloir s’opposer indéfiniment à toute tentative de mise en liberté de Dr. Kassory Fofana, relève d’un acharnement, d’une méchanceté ou d’une vengeance. Un adage africain enseigne : « Quand le malheur doit s’abattre sur une fourmi, il lui pousse des ailes, elle vole et devient une proie facile pour les oiseaux ».
Le ridicule ne tue pas, quand le ministre de la justice Charles Wright dit lancer un mandat d’arrêt international contre le Pr. Alpha Condé, c’est pour amuser la galerie. Celui qui n’a pas été capable de ramener Djénaba Nabaya comment peut-il prétendre se mesurer à Alpha Condé ? Un jour le lièvre très content dit à l’éléphant :
- Grand frère, la prochaine de Tabaski, je vais coudre pour vous un habit de fête.
- Eh ! jeune frère, si tu le fais, tu auras fait une chose grandiose. Mais si tu ne le fais pas, tu auras dit un gros mensonge.
La force comme le pouvoir n’est pas éternelle, tout est éphémère dans ce monde ici-bas. Il faut éviter de se laisser enivrer par le pouvoir car, on finit par récolter toujours ses errements. Et rien n’est plus difficile pour un homme, que de se retrouver nez à nez avec son passé surtout, si celui-ci est hideux. Il ne faut pas enlever à la loi son côté humaniste, elle est dure mais cependant elle observe aussi le respect de la dignité humaine. Si Ali Touré et ses commanditaires pensent nuire au RPG arc en ciel et à Kassory Fofana, ils se trompent car, sans le savoir ils ont fait une excellente campagne pour eux. Tous les jours qui passent les populations découvrent l’arbitraire de leur incarcération, et cela ne fait que renforcer leur conviction pour l’homme et le parti. C’est là où le CNRD a faussé son calcul et, il risque d’être pris à son propre piège.
Rira bien, qui rira le dernier !
MAM CAMPBELL JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE CONSULTANT EN COMMUNICATION