Il est fréquent de voir des moqueries destinées contre certaines formations universitaires en Guinée: Histoire, Philosophie, Géographie, Sociologie, Histoire des relations internationales, supposées conduire à un chômage. Cette attitude me semble plus résulter de l’incapacité des étudiants à sortir d’une certaine caricature des cursus et à se créer des compétences qui vont au delà des impressions premières associées à ces formations. Permettez moi, en toute modestie, de partager ma démarche épistémologique dans le cadre de mes recherches sur le secteur minier:
A la base en Guinée j’ai une formation d’historien, plus précisément historien des relations internationales, avant de faire, plus tard, des études de sciences politiques et de relations internationales en France. Mon premier mémoire de Master je l’ai fait en 2016 en Guinée, dans une perspective d’Histoire des mines, notament l’histoire des relations de coopération entre la Guinée et la CBG. Ma thèse actuelle est la combinaison de l’histoire des mines ou l’histoire des coopérations minières ( Histoire des projets miniers, Sociologie historique des zones minières) et de la science politique (politique publique de gouvernance minière, géopolitique) et qui est entrain de donner naissance à un paradigme épistémologique innovant dans le secteur minier en Guinée: la sociologie politique des ressources minières (acteurs, représentations, intérêts en jeu, logique conflictuelle ou pacifique, stratégie de domination territoriale, enjeu developpementiste, relations communautaires).
L’expérience a été concluante. L’année dernière L’INSTITUT des mines et géologie de Boké m’a fait appel pour donner un cours en Master intitulé #Géopolitique des ressources minières (acteurs, conflits, minéraux stratégiques, représentations, dynamiques territoriales, échelle d’analyse spatiale, intérêts en jeu, stratégie d’Etat et des entreprises minières, rivalités et stratégie d’influence). L’Université m’a donné un canevas et j’ai construit intégralement le contenu du cours, sur la base de mes propres recherches. Le plus stimulant était pour moi, venu des sciences humaines, de se retrouver en cours devant des ingénieurs des mines et des géologues d’un haut niveau pour parler des “mines”. Comme quoi les compétences se construisent et ne sont pas innées à une formation. Ne confondons pas Avocat et piya. Lol.
Merci à la Direction de ISMG.
Oumar Totiya BARRY