On avait dit à certains que c’est quand on est au pouvoir qu’il faut renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire, en évitant l’instrumentalisation de la justice et toute pression sur les juges. C’est le meilleur rempart contre l’arbitraire et l’injustice quand on n’est plus au pouvoir.
Ils avaient considéré ces propos comme des déclarations d’activistes fauteurs de troubles.
Au regard de ce qui se passe depuis un certain 5 septembre au plan judiciaire et si c’était à refaire, ces personnes seraient sans doute les meilleurs défenseurs de l’indépendance de la justice aujourd’hui.
Lorsque, étant au pouvoir, vous instrumentalisez la justice contre des adversaires réels ou supposés, d’autres le feront contre vous quand ils arriveront au pouvoir.
Quand on entend certains parler aujourd’hui du droit à un procès juste et équitable dans un délai raisonnable, de l’instrumentalisation de la justice, de la présomption d’innocence, on est tenté de dire ” c’est bien pour eux”. Mais par empathie, on est obligé d’être sensible à leur cause et se battre pour le respect de leurs droits.
Il n’est pas exclu que, dans quelques années, d’autres soient à leur place.
Et ce n’est pas en mettant au pouvoir un homme ou une femme qu’on croit proche ou acquis à sa cause qu’on peut être à l’abri de certains soucis. Le clan Dos Santos en Angola et l’ancien président mauritanien Abdel Aziz en savent quelque chose.
Me Mohamed TRAORE