Visé et matraqué à souhait par un sauvage lynchage médiatique. Victime d’une sévère cabale et d’un violent procès à tort ou à droit par des colporteurs de rumeurs, des marchands de crise et des pinailleurs à la petite semaine qui ont perdu le sens de la raison, de la mesure et le goût de l’intelligence.
Comme il est de malheureuse tradition chez nous, par la haine exagérée et furieuse des uns et la jalousie féroce des autres, notre société est reconnue pour être cette machine insidieuse qui dévore ou qui guillotine ses propres enfants comme un vampire le ferait à sa victime, tous crocs dehors. Au lieu de construire, de protéger, d’encourager et de soutenir de toutes nos forces, nous préférons plutôt paradoxalement déconstruire, humilier et jeter en pâture toutes nos bonnes étoiles ou du moins les plus brillantes, portées par le destin.
Combien de fils de ce pays au destin promoteur ou au futur radieux ont été victimes de leurs propres frères ?
Par notre faute, notre haine viscérale et notre jalousie mal placée, on a éteint nos lumières, combattu nos élites pour faire de la place aux moins méritants et les plus médiocres. Le Guinéen est depuis toujours son propre loup, son propre malheur.
Il pue de méchanceté, il transpire de haine et halète de rancœur. Le cœur du Guinéen est le contraire de son visage. Il te sourit en face pendant qu’il te poignarde dans le dos, il t’approche alors qu’il creuse ta tombe et prie de tous les cieux de te voir finir misérable.
Diantre ! Qui ne veut pas avoir un Antonio Souaré ou un KPC dans sa famille et proches ?
Qui ne souhaite pas être à la place de ces deux là que Dieu et la nature ont tout donné ?
Qui mieux que Antonio Souaré pour être notre modèle de réussite ou le symbole guinéen du courage, de la réussite ou de l’excellence dans le domaine réservé de l’innovation ?
Voué aux gémonies par d’éternels insatisfaits soutenus par des rivaux sans haleine derrière les rideaux, Antonio Souaré ni atteint ni éteint, reste débout fier sur ses deux jambes, inébranlablement dans sa foi qui transporte les montagnes.
Lui, qui a décidé de vivre en restant solitaire dans un silence de plomb, inquiète la secte des délateurs vissée à la calomnie.
Si Antonio Souaré n’est pas un ange, il n’est pas non plus le démon comme on voudrait le présenter, du plus mauvais cliché. Loin de là !
A lire, à écouter et à comprendre ceux qui veulent pourfendre et fendre l’homme du haut en bas d’un coup de sabre, Antonio est pour eux l’unique problème de notre football. On résume pour ainsi dire tous les malheurs du pays au seul homme.
La Guinée perd en huitièmes de finale, c’est Antonio Souaré !
Quand les membres statutaires exigent plus de transparence, on accuse Antonio Souaré d’être l’instigateur !
Quand l’État ne paye pas les primes de matches du Syli, c’est encore et toujours le pauvre Antonio Souaré !
On l’accable de toute part, on mésestime ses multiples efforts pour le triomphe du football guinéen, pourtant sa passion et pour laquelle il consacre fortune, cœur et sueur.
Comme des amnésiques, pus personne ne se rappelle d’hier. On fait table rase sur tous les sacrifices personnels consentis par lui.
C’est pas nouveau. Notre société est reconnue pour son ingratitude et est passée championne en la matière. Mais quand même, palsambleu et morbleu, il faut avoir le minimum de décence pour ne pas altérer l’histoire, ni nier l’évidence des faits.
L’indice du football guinéen, on le doit à Antonio Souaré !
La Direction Technique du Centre de Nongo c’est encore lui !
Une Télé thématique 100% sport et culture, c’est toujours lui Antonio Souaré !
Un Centre de formation à Yorokoguiya pour une élite à la base, c’est bien entendu Antonio Souaré !
Le stade annexe de Dixinn relooké, c’est bien Antonio Souaré.
Le stade de Nongo abandonné à lui-même a été repris sans aucun retour sur investissement par Antonio Souaré non parce qu’il se perdait dans ses priorités, mais il l’a fait par amour pour le football et par patriotisme.
Antonio Souaré n’a pas vécu pour lui seul, il l’a été aussi pour ses semblables, la jeunesse de son pays.
Pourquoi nourrir une telle haine viscérale à son encontre ?
Et pourquoi son destin dérange-t-il tant ?
Collez-lui la paix, cornegidouille !
Marouane, éditorialiste