Les autorités sénégalaises ont autorisé mardi un rassemblement de l’opposition qui compte se livrer à une démonstration de force avant le procès d’un de ses chefs et à moins d’un an de la présidentielle.
La coalition Yewwi Askan Wi (YAW, Libérons le peuple) avait prévenu qu’elle passerait outre à une éventuelle interdiction. Le durcissement de ton de sa part et de celle de la majorité présidentielle à l’orée d’une semaine sous tension a fait craindre qu’une interdiction n’échauffe les esprits.
Le doute a entouré la délivrance ou non de l’autorisation jusqu’à quelques heures avant le début du meeting prévu en milieu d’après-midi dans un quartier populaire de Dakar. Les autorités ont interdit un certain nombre de manifestations de l’opposition ces derniers mois. Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a finalement pris un arrêté transmis à l’AFP et autorisant le rassemblement à partir de 15H00 (locales et GMT).
Les tensions vont grandissant depuis des mois dans ce pays considéré comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée. Le rassemblement de mardi ouvre une séquence à risques, avec des marches annoncées par Yewwi Askan Wi dans tout le pays mercredi et le procès prévu jeudi d’un des chefs de file de la coalition, Ousmane Sonko, pour diffamation.
Les dossiers judiciaires ouverts contre M. Sonko et l’hypothèque qu’ils font peser sur sa candidature à la présidentielle sont sources de crispations depuis deux ans. Outre les préoccupations socio-économiques, le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autre.
Avec mediaguinee.org