Un tournoi de football, organisé en soutien au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et prévu sur l’île de Kassa, a été brusquement interdit par les autorités locales la semaine dernière.
Cette décision, qui a suscité de vives réactions, est au centre d’une polémique impliquant Cheick Traoré, l’organisateur de l’événement, et Mohamed Lamine Sylla, accusé d’usurper le titre de chef de quartier.
Dans une interview accordée à nos confrères du site Avenir Guinée, Cheick Traoré n’a pas mâché ses mots. Il a directement pointé du doigt Mohamed Lamine Sylla, contestant la légitimité de son rôle.
« Monsieur Sylla ne détient aucun titre officiel pour parler au nom de Kassa. Même hier, le ministre de l’Administration du territoire a rappelé que toutes les dispositions relatives au remplacement des chefs de quartiers doivent être strictement appliquées. À ce jour, il n’a aucun mandat, et ses déclarations n’engagent que lui. Une usurpation de titre est passible de poursuites pénales », a déclaré Cheick Traoré avec fermeté.
Réfutant toute accusation de défaut de procédure, Cheick Traoré a assuré que toutes les démarches administratives avaient été suivies. Il a précisé qu’une lettre officielle avait été adressée à la gouverneure de la ville de Conakry et transmise au président de la délégation spéciale de Kassa.
« Nous avons fait servir cette lettre par un huissier de justice, mais elle a été catégoriquement ignorée. Ils doivent maintenant expliquer leur désobéissance à leur hiérarchie, car ce n’est pas à nous qu’ils ont manqué de respect, mais aux instructions venues d’en haut. Nous avons informé le ministre de l’Administration du territoire, la gouverneure de Conakry, ainsi que le ministre de la Sécurité », a-t-il précisé.
Rappelant son investissement personnel dans le développement de Kassa, Cheick Traoré a insisté sur son droit, en tant que citoyen guinéen, d’organiser des événements en faveur de la paix et du vivre-ensemble.
« J’évolue à Kassa depuis 1986. J’ai servi comme sous-préfet pendant 20 mois et j’y ai réalisé de nombreux investissements. La loi me donne le droit d’organiser des activités visant à promouvoir le développement local », a-t-il affirmé.
L’organisateur a également évoqué des précédents où des compétitions similaires ont été menées sans encombre, notamment à Friguiagbé, où les demi-finales du même tournoi ont eu lieu sans opposition.
« Pourquoi cet acharnement à Kassa ? Je ne fais qu’accompagner l’esprit du CNRD, et je continuerai à le faire dans le respect des lois », a-t-il martelé.
Malgré cette interdiction temporaire, Cheick Traoré ne baisse pas les bras. Il a pris contact avec le ministère de l’Administration du territoire pour tenter de résoudre la situation et a promis que le tournoi aurait bien lieu.
« La compétition est momentanément empêchée, mais elle se tiendra. Pendant ce temps, je poursuis mes actions concrètes : réparation de lampadaires, rénovation de maisons des jeunes, et assistance aux habitants des différents secteurs de Kassa. Que d’autres s’accrochent à des allégations, moi, je me concentre sur le concret », a-t-il conclu avec détermination.
L’affaire continue de susciter des débats et met en lumière la nécessité de clarifier les responsabilités des autorités locales dans la gestion des événements communautaires. Une résolution rapide est attendue pour permettre la reprise des activités sportives et le maintien de la cohésion sociale à Kassa.
Ahmadou Hamzah BAH