Ce dimanche 22 décembre 2024, invité à Kalac Radio, je me suis présenté avec l’enthousiasme d’échanger, de partager, et d’informer. Mais en arrivant à l’immeuble qui abrite le groupe Hadafo Média, notamment la radio Espace, j’ai été saisi par un spectacle glaçant : un vide assourdissant. Là où l’effervescence régnait autrefois, il n’y avait plus que des couloirs déserts et des portes fermées.
Ma pensée a immédiatement volé vers ces pères et mères de famille, ces employés dévoués, qui hier encore faisaient vivre cette institution avec passion et professionnalisme. Aujourd’hui, ils sont réduits au silence, privés non seulement de leur voix, mais aussi de leur moyen de subsistance. Quelle absurdité ! Quelle cruauté !
Quelle image un pouvoir espère-t-il donner en fermant des radios qui servent le peuple et emploient des Guinéens ? Pense-t-il asseoir son autorité en muselant l’expression, en brisant des vies ? Ces actes ne sont pas des démonstrations de force, mais des aveux d’impuissance.
J’ai pensé à toutes ces familles derrière chaque voix éteinte, à chaque rêve brisé, et à la détresse semée dans ce désert de silence. En ce moment, plus qu’un simple rendez-vous manqué, j’ai vu l’injustice s’installer, le mépris triompher, et l’espoir vaciller. Mais qu’ils sachent ceci : aucun pouvoir, aussi brutal soit-il, ne peut éternellement bâillonner la vérité.
Ma voix, et celle de tant d’autres, continuera de porter haut le cri d’un peuple qui refuse de plier. Car c’est dans ces silences forcés que naissent les révoltes les plus profondes.
Madiba Kaba, journaliste