Ah, Simandou 2040, le rêve de voir la Guinée se transformer en nouveau Dubai de l’Afrique de l’Ouest ! Un gisement de minerai de fer d’une richesse inouïe, censé catapulter l’économie du pays, créer des emplois et propulser des infrastructures modernes. Mais derrière l’aura de grands discours et d’accords signés, une réalité un peu moins rose se dessine. Ce n’est pas que la Guinée manque de ressources, mais est-ce qu’elle sait vraiment en tirer profit ?
Simandou : Un Gisement de Richesse… ou de Mirage ?
Simandou, c’est l’équivalent d’un trésor caché sous le sol guinéen : 25 milliards de tonnes de minerai de fer. Autant dire un eldorado… sur le papier. Avec des réserves qui représentent 50% des réserves minérales de fer en Afrique, c’est l’opportunité rêvée pour un pays en quête de progrès.
Et la Guinée ne s’est pas laissée faire, en signant des accords avec des géants miniers du monde. Mais attention ! Ce qui brille n’est pas toujours de l’or. Le partage des parts dans ce projet est plus proche d’une répartition de gâteau, mais avec une petite surprise :
Rio Tinto : 45%
Chinalco : 30%
La Guinée : 15%
Ouf, 15% ! C’est un peu comme être invité à une fête grandiose… mais ne recevoir qu’une cuillère de pâte à gâteau, pendant que d’autres se régalent à votre place. Qui mange vraiment ce gâteau ?
Le Gâteau N’est Pas Encore Découpé… Où Est Passé L’Argent ?
En août dernier, un chèque de 99 millions USD (soit 843,98 milliards GNF) a été versé par la société BAOWU, un géant mondial de l’acier. Un joli pactole censé enrichir les caisses de l’État guinéen. Mais, cinq mois plus tard, le Conseil National de la Transition (CNT) constate que cet argent a disparu dans l’oubli. Où est-il passé ? Cette disparition soulève une énorme question : amnésie collective ou gestion opaque ? Les Guinéens attendent toujours une réponse claire, mais l’ombre de l’opacité plane.
La Volonté de Changer, Mais… Qui Bloque ?
Mais alors, où en sommes-nous ? Le Général Mamadi Doumbouya, le président de la Transition, a clairement affiché sa volonté de changement. Ce n’est pas un secret : il veut que les ressources naturelles profitent enfin à la Guinée, et que le pays se redresse grâce à des réformes audacieuses. Et cela commence à prendre forme : regardez la construction des chemins de fer pour le transport du minerai de Simandou, un projet colossal qui marque le début d’une ère nouvelle pour la Guinée.
Mais, vous le savez, les combats ne sont jamais simples… Il se heurte à un système bien rodé, ancré dans la corruption et l’opacité. Pendant que le président Doumbouya se bat pour le peuple, des forces invisibles continuent de saboter ses efforts. Paradoxe : un président qui veut changer, mais qui doit lutter contre des obstacles internes.
Alors, que faire ? Travailler pour la Guinée, c’est un bel idéal… mais tant que les mauvais acteurs tirent les ficelles dans l’ombre, il faudra plus que de la volonté pour réussir. La balle est dans le camp des autorités et des acteurs du projet Simandou.
Simandou : Un Modèle à Suivre ou à Éviter ?
Prenons une pause pour regarder un autre modèle : celui du Congo-Kinshasa. Un pays aux ressources naturelles colossales, mais qui peine à les faire profiter à sa population. Les multinationales s’y sont installées, récoltant des sommes colossales pendant que la population regarde, affamée.
C’est ce à quoi la Guinée pourrait ressembler si elle ne renégocie pas les conditions de ses accords miniers. Simandou pourrait devenir le cauchemar du pays, ou, si bien géré, un modèle de prospérité. Il est donc crucial de s’assurer que ce projet ne se transforme pas en mirage.
Simandou 2040 : Le Temps des Choix
Alors, Simandou 2040, miracle ou mirage pour la Guinée ? La question reste ouverte. Le pays a un trésor sous ses pieds, mais les bénéfices peinent à arriver dans les poches de ceux qui en ont vraiment besoin. Il est temps de renégocier les accords, de contrôler les flux financiers et de mettre un terme à l’opacité pour s’assurer que les Guinéens ne soient pas les perdants.
La transformation de la Guinée, ce n’est pas une option, c’est une nécessité. Le Général Doumbouya et son gouvernement ont la volonté, il reste à démanteler les obstacles internes pour que ce projet devienne un modèle de développement durable et équitable.
Simandou 2040 pourrait bien être la chance de la Guinée… ou un mirage de plus. La balle est dans le camp des autorités et des acteurs du projet. À eux de choisir s’ils veulent faire de cette opportunité un vrai succès pour le pays… ou un rêve inachevé.
Par Facely Enquêteur Sanoh, éditorialiste !