La Création de la CRIEF a été accueillie, à quelques rares exceptions, avec un enthousiasme excessif et un optimisme imprudent. Cela pouvait, malgré tout, se justifier par le désastre que le pays a connu du fait de la corruption devenue endémique faisant de l’administration une
caverne de brigands. Des mois après, au fil du fonctionnement de cette juridiction spéciale doublé du constat de la gestion des dossiers pendants devant elle, le doute s’installe. Les interrogations se multiplient. Les observations sarcastiques annonçant ironiquement le désenchantement, paraissent de plus en plus probables. En dépit de tout, il y en a qui continuent encore à y croire et à penser qu’il est possible que l’obsession et la passion mêlées à une qualification à défaut pouvaient bien évoluer.
Ces derniers devraient être d’avantage déchus, ce après la sortie, la semaine dernière, du parquet. Une véritable hérésie judicaire commente t-on. << on a pas besoin d’être un spécialiste pour déceler des failles dans cette communication » pouvaient-t-on entendre dans les discussions informelles dans bistros et cafés du quartier « Que des contrevérités » s’insurgent les avocats de la défense de leur part. En privé et en public, ces derniers n’ont pas eu besoin de se triturer les méninges pour déshabiller la communication du parquet.
Le catalogue est plein d’incohérences et d’inexactitudes, ont fait remarquer et justifier les conseils des détenus devenus encombrants du fait qu’on n’ait pas encore capable de justifier leur emprisonnement avec des éléments tangibles. Kassory, Dr Diané, Damaro et autres seraient en train de se consoler.
Dans la profondeur de leur prison, le destin qui leur est imposé, ils se disent, dans leur soliloque, qu’il était important de vivre cette réalité pour être dédouanés des charges dont l’opinion était convaincue de leur culpabilité.
La CRIEF apparait aujourd’hui comme un cheveu dans la soupe de la refondation, qui est pourtant un projet ambitieux. Un objectif noble. Tout n’est pas encore perdu espère-t-on. C’est évident, qu’on y parviendra difficilement même si les << dieux » proclamés de cette juridiction décident de faire leur mue. A coup sur, la solution serait lechambardement pour insuffler à la chose une nouvelle dynamique suscitant ainsi de nouveaux espoirs.
Mognouma Cissé