Depuis l’annonce de l’explosion de la coalition italienne, les supputations vont bon train sur le prochain président du Conseil et sur la présence ou non dans le prochain gouvernement de Fratelli d’Italia. Les Européens, eux, regrettent déjà le départ de Mario Draghi, à l’image d’Emmanuel Macron qui évoque en lui << un partenaire de confiance », sentiment partagé dans les capitales des Vingt Sept et surtout dans les institutions de I’UE.
Les institutions européennes évitent d’habitude soigneusement de commenter les soubresauts politiques internes dans les capitales, mais le commissaire européen à l’Économie Paolo Gentiloni ne s’est pas privé de fustiger l’attitude << irresponsable » des partis qui ont lâché Mario Draghi, une attitude qui risque selon lui de provoquer une << tempête ».
Des propos exceptionnels qui sont à la hauteur de l’inquiétude que suscite le départ de celui que les Européens ont surnommé Super Mario. Ils comptaient le voir mettre au service de l’économie italienne la même dextérité qu’il avait démontrée au gouvernail de la Banque centrale européenne face aux écueils de la crise financière.
200 milliards d’euros conditionnés par une série de réformes
C’est surtout l’ampleur du plan de relance
post-covid qui motive cette réaction européenne. Sur 750 milliards d’euros pour I’UE, l’Italie est éligible pour 200 milliards, soit plus d’un quart du total. Et si deux tiers au moins des réformes prévues dans le cadre du plan de relance ne sont pas adoptées d’ici à la fin de l’année, l’Italie risque de perdre ses droits à une partie des fonds promis.
Or, les marchés, tout comme les institutions de l’UE, ne faisaient confiance qu’à Mario Draghi pour se confronter à l’énorme dette publique de l’Italie.
Avec RFI