LIBREVILLE- L’annonce de son décès suscite une onde de choc. Âgée seulement de 19 ans, Oury Bella Diallo a trouvé la mort dans circonstances floues, à Libreville. Cette fille s’est mariée il y a juste 7 mois à Diawoya, sous-préfecture Noussy, préfecture de Labé, puis a rejoint son mari Ibrahima au Gabon, pays de l’Afrique centrale.
Sa dernière conversation avec sa famille en Guinée, notamment son père Boubacar Diawoya Diallo, remonte à dimanche 24 novembre 2024, dans la journée. Son père est très affligé par la mauvaise nouvelle de son décès. Les circonstances faisant état de la découverte de son corps sans vie sous le lit d’une autre personne, hors de son foyer conjugal, ne lui tiennent pas du tout à l’esprit. Il est certes très affecté par la mort tragique de sa fille mais reste très curieux. Il a partagé avec Africaguinee.com un témoignage « intriguant ».
« Oury Bella est l’une de mes 11 enfants. Notre dernière conversation c’était le dimanche 24 Novembre 2024. Le lundi 25 novembre ; après la prière de 14 heures sa disparition a été constatée selon les informations qui me sont parvenues. En dépit de tout, son mari ne m’a rien dit. C’est plutôt l’oncle maternelle de Oury Bella, le grand frère de ma femme, établi au Gabon qui m’informe. Il me dit qu’il a croisé le mari de Oury Bella à la mosquée, celui-ci lui a dit qu’il est sans nouvelle de sa femme. J’appelle Ibrahim pour demander ce qui se passe, il me dit oui, c’est vrai mais qu’il voulait attendre que Oury Bella soit retrouvée pour m’informer.
Depuis que nous avons reçu l’information, nous appelons Oury Bella dans l’espoir de l’avoir mais ça n’a jamais abouti. Sur WhatsApp, ça sonne parfois mais personne ne répond. Nous avons appelé les proches, ils nous ont confirmé qu’elle est injoignable. Nous sommes restés dans cette situation jusqu’hier mercredi, quand un de mes garçons m’a appelé pour me faire savoir que le mari de sa sœur ne répond plus ni à ses appels, ni à ses vocaux. Je lui ai dit c’est comme moi, on ne se parle plus.
Entretemps, un des ressortissants du village basé au Liberia m’a joint au téléphone pour me dire qu’en réalité, Oury Bella est décédée, son corps a été découvert quelque part au Gabon. Il m’a consolé avec toute la famille. C’est ce matin que j’ai reçu cette triste nouvelle. J’ai accepté la volonté de Dieu, mais j’ai demandé les circonstances réelles de sa mort. En même temps un autre du Gabon m’a appelé pour me confirmer l’information. Il rajoute que le corps serait découvert sous le lit d’un couturier.
Je suis devenu plus perplexe et curieux par rapport à ce que j’ai appris. J’ai dit nous sommes tranquilles d’un côté d’apprendre qu’elle est décédée cette page est tournée. Ce qui nous préoccupe maintenant c’est quand tu donnes ta fille en mariage à quelqu’un, il l’envoie dans un autre pays, cette fille disparait, il refuse d’en parler aux parents de sa femme. De surcroit une fille de 19 ans cela nous inquiète surtout que la cohabitation était mauvaise dans le couple. Cela nous fait vraiment des pincements au cœur.
Je peux savoir tout ce qui est évoqué comme circonstances de sa mort, mais au fond je ne les comprends pas. Je suis là avec la mère de la victime. Elle a fait 11 enfants pour moi, mais jamais un de mes enfants, garçon ou fille n’a été retrouvé dans le voisinage.
Si des complications sont survenues au Gabon, ma famille est curieuse d’en savoir. Certes nous savons qu’à l’interne il s’est passé des choses que nous gardons pour nous. Nous ne les dirons à personne. Présentement nous recevons les condoléances en famille ici
Vous dites que votre fille n’était pas d’accord avec son mari ?
En tout cas, les nouvelles qui nous parvenaient n’étaient celles que l’on souhaite dans un couple, mais bon nous tournons la page et prions pour le repos de l’âme de notre fille. Nous n’accusons son mari de rien, juste quand une famille te donne sa fille ; que ça marche ou pas ; il faut respecter ta belle-famille. Ne l’ignore pas.
Récemment ma fille m’a appelé pour me dire qu’elle est inquiète de la suite avec son mari à cause des soucis internes. Parfois ils arrivent aux mains, une fois la fille m’a montré une blessure aux pieds ; j’avais même informé le père du jeune. Nous avons des choses que nous gardons par devers nous et pour nous seulement. On aurait voulu qu’Ibrahim nous informe de la disparition de notre fille avant aujourd’hui sans garder le silence. A l’heure qu’il fait je n’ai pas échangé avec le mari de Oury Bella, j’apprends qu’il a parlé avec ma femme à qui il a dit que les enquêtes sont ouvertes. Nous attendons la suite pour mieux comprendre. Je répète ce qui est sûr dans nos têtes, elle est décédée. Le reste nous le saurons après.
Sinon, ta femme ne peut trouver la mort chez un autre homme. Nous sommes à l’écoute.
Pour vous dire que ça ne va pas, présentement nous sommes chez moi pour recevoir les condoléances avec ma famille. La famille de l’homme aussi reçoit les condoléances chez elle. Nous sommes à ce niveau » déclare Boubacar Diawoya Diallo, père de la famille.
Joint au téléphone par africaguinee.com, Ibrahima Palè Diallo, le mari de Oury Bella Diallo était en larmes, il n’a eu que deux mots pour nous : « j’ai laissé ma femme à la maison, à mon retour du travail elle n’y était pas. Elle a été tuée », a-t-il dit avant de raccrocher et promettre de nous contacter après.
Un autre doyen de la communauté guinéenne au Gabon nous confie que le couturier chez qui le corps sans vie de la femme a été retrouvé est un ami de son mari. Dès que Oury Bella Diallo est arrivée au Gabon son époux l’a confiée à son ami pour qu’elle termine l’apprentissage en couture qu’elle avait entamé en Guinée. C’est de là que sont parties les relations intimes entre eux.
Propos recueillis par
Alpha Ousmane Bah
Pour Africaguinee.com
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